The cloud-flags are not patriotic symbols, but raise questions about communities, national identity, cross-border flow and fraternity. Human realities and shared memory are at the heart of the artistic project.

Clouds, through their lightness and their movement, symbolize freedom. Clouds fascinate us as they are fleeting, intangible, almost immaterial. They deny the concrete and mundane. The image of clouds always takes us elsewhere, further away, beyond human borders, beyond that which forms the foundations of society (family, economy, religion, patriotism) in the same way as the outsider who is questioned in Charles Baudelaire’s poem. The outsider is a travelling man, with no ties. Asked about what he loves best, he rejects family, friends, homeland, beauty and wealth before concluding: “I love clouds….. clouds which pass … over there … the marvelous clouds!” Clouds embody freedom, they violate defined territories. Clouds act as a call towards infinity, beyond the borders established by mankind, whether they be real or symbolic borders.

vendredi 17 juin 2011

Die Gedanken sind frei


Stefan Weber, Türmer , devant la mairie de Chemnitz


Devant la mairie de Chemnitz, j'entends les premières notes de cette chanson bien connue : "Die Gedanken sind frei". Les notes jouées sur un xylophone envahissent discrètement l'espace sonore de la place, et résonnent dans ma tête avec la mouvance des nuages, qui passent comme des ombres, que nul ne peut atteindre :
Die Gedanken sind frei / wer kann sie erraten? / Sie fliehen vorbei / wie nächtliche Schatten. Kein Mensch kann sie wissen, / kein Jäger erschießen / mit Pulver und Blei: Die Gedanken sind frei! ( Les pensées sont libres ! Qui peut les deviner ? Elles passent comme des ombres nocturnes / Personne ne les connaît, / aucun chasseur ne les atteint / avec de la poudre et du plomb : Les pensées sont libres ! )
J’ai rendez-vous avec le Türmer, Stefan Weber qui exerce ce métier depuis 1970. Le Türmer a pour fonction de surveiller les alentours de la ville depuis sa tour la plus haute et de prévenir la population en cas de danger. Il est muni d’une corne et possède d’autres instruments pour amplifier le son. Avant d’être Türmer, Stefan Weber a tenté plusieurs métiers comme Schlosser, peintre d’affiche puis peintre pour lettres publicitaires, dessinateur de plans de ville puis serveur en chef dans deux bars de nuits connus à Chemnitz : Le Cosmos et le Rote Muhle.
Passionné par la transmission de histoire de sa ville, dont le nom « Chemnitz » provient du slave et signifie Stein Barr, pierre de ruisseau, il n’a jamais écrit le nom donné par le régime communiste à sa ville : Karl-Marx-Stadt. Comme il était interdit d’écrire le nom de Chemnitz, il écrivait CHTZ. Après la chute du mur, il s’est engagé pour que Karl-Marx-Stadt redevienne Chemnitz.  Selon Stefan Weber, le nom de Karl-Marx-Stadt a rompu toute conscience historique liée à l’essor industriel de la ville. Les communistes ont rejeté toute cette industrie liée à la réussite individuelle de grande famille bourgeoise, et cela s’est traduit par la destruction des maisons en briques rouges, de leurs arrière-cours. La Brücke Strasse est un exemple caractéristique. Dans les années trente, nous y voyons un boulevard aux maisons bourgeoises, un marché, un ruisseau. À la place, le régime communiste a réalisé une immense avenue, qui passe au-dessus du ruisseau, le masquant sous une chape de béton. L’avenue n’est en aucun cas conviviale, ne permettant plus le commerce de proximité ni la flânerie. Du haut de sa tour, il est fier de montrer un paysage urbain où s’entrelacent des strates d’histoire.







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