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Anne Immelé, Twin Cities, Kunsthalle édition, Mulhouse, 2012 |
A l’occasion de la publication de "Twin cities",
Anne Immelé et David Le Breton présenteront leurs approches de la relation de l’homme
à la ville.
Twin Cities d’Anne Immelé, aux Éditions La Kunsthalle
Twin Cities (édition en 4 volumes) pose des questions liées aux communautés,
aux identités nationales, aux flux transfrontaliers et à la fraternité. Elle
propose de réinvestir la notion de jumelage entre des villes, de donner du sens
à des relations parfois trop protocolaires et principalement basées sur des
considérations économiques. Il s’agit de la première édition de la LaKunsthalle Mulhouse, centre d’art contemporain.
Pour le projet BUT…THE CLOUDS, Anne Immelé a séjourné
dans quatre villes jumelles, en France, Allemagne et Roumanie. Conjointement au
projet de photographier des nuages pour l’installation de drapeaux-nuages dans
chaque ville, elle a réalisé des photos au fil de ses déplacements et
rencontres urbaines. Les thèmes abordés par les photos sont inspirés par les
significations des drapeaux-nuages. Sans être illustratives, les images témoignent
de ce qui constitue les conditions de vie, de travail, de relation au pouvoir
et à l’industrie, au passé et au futur. Des échos et des correspondances se
tissent entre les quatre villes. Mulhouse, Timisoara ont en commun d’être des
villes frontalières et multi-ethniques, dont l’histoire est liée à l’essor
industriel. Timisoara et Chemnitz (ex-Karl-Marx-Stadt) appartenaient à l’ancien
bloc communiste, la géographies des deux villes en ont gardé de nombreuses
traces, et ainsi de suite. Chaque livre est consacré à une ville, les
livres forment un tout, réunis dans un coffret. Dans chaque livre, les
photographies sont accompagnées d'une introduction de Sandrine Wymann -
directrice de la Kunsthalle, d'un carnet de voyage d'Anne Immelé, ainsi que de
textes commandés à des universitaires. Ces textes permettent de mettre en
perspective les images. Ils participent d’une volonté de présenter un travail
artistique comme jalon d’une réflexion politique, autant que poétique.
“Marches
urbaines ou la ville par corps“, conférence de David Le Breton
La relation de l’homme qui marche à sa cité, à ses rues, à ses
quartiers, qu’il les connaisse déjà ou les découvre au fil de ses pas, est d’abord
une relation affective et une expérience corporelle. Un fond sonore et visuel
accompagne sa déambulation, sa peau enregistre les fluctuations de la température
et réagit au contact des objets ou de l’espace. Il traverse des nappes d’odeurs
pénibles ou heureuses. Cette trame sensorielle donne au cheminement au fil des
rues une tonalité plaisante ou désagréable selon les circonstances. L’expérience
de la marche urbaine sollicite le corps en son entier, elle est une mise en jeu
constante du sens et des sens.