The cloud-flags are not patriotic symbols, but raise questions about communities, national identity, cross-border flow and fraternity. Human realities and shared memory are at the heart of the artistic project.

Clouds, through their lightness and their movement, symbolize freedom. Clouds fascinate us as they are fleeting, intangible, almost immaterial. They deny the concrete and mundane. The image of clouds always takes us elsewhere, further away, beyond human borders, beyond that which forms the foundations of society (family, economy, religion, patriotism) in the same way as the outsider who is questioned in Charles Baudelaire’s poem. The outsider is a travelling man, with no ties. Asked about what he loves best, he rejects family, friends, homeland, beauty and wealth before concluding: “I love clouds….. clouds which pass … over there … the marvelous clouds!” Clouds embody freedom, they violate defined territories. Clouds act as a call towards infinity, beyond the borders established by mankind, whether they be real or symbolic borders.

vendredi 24 juin 2011

Jean-Christophe Bailly "Le dépaysement"



Je rentre de Chemnitz avec des photos, des essais d'écritures griffonnés dans mon carnet, une clef USB représentant la tête de Karl Marx, et le Dépaysement, livre de Jean-Christophe Bailly qui m’a accompagné durant ce voyage. Dans une conférence donnée au centre Pompidou le 4 mai dernier, Jean-Christophe Bailly explique qu’il a écrit ce livre pour identifier une émotion de la provenance, qu’il distingue de l’appartenance. Son essai croise le politique et la question de l’identité nationale. Selon lui, l’on assiste soit à une annulation des identités nationales, soit à une crispation sur des idées fermées. Or le processus de l’identité, de l’individuation est ouvert. Ainsi le livre se nomme « le dépaysement » comme un garde-fou pour qu’il ne soit pas question de racines. Cette ambition est commune au projet d’installation des drapeaux-nuages qui sont en perpétuels mouvements, empêchant tout enracinement.



samedi 18 juin 2011

Weltecho





« Das Gluck, weisst du was das ist ? Eine unendlische ruhe, ich finde keinen geschreiteren Ausdruck dafür. Das kommt erst, wenn alles vorbei ist, des Ehrgeiz, die Demütigung, der Neid, der Wettbewerb… »
Cette phrase de Paul Cezanne est inscrite sur la pierre dans la cour de WELTECHO, collectif d’artistes de Chemnitz qui travaille dans les anciens locaux administratifs d’une Filature. L’artiste Véronica Seidel me parle de différents quartiers du centre ville, des rues désertées, comme le Sonnenberg et le Brühl Boulevard. Frank Maibier, qui possède aussi un atelier ici, est occupé à écrire des prénoms africains, dans le cadre d’un projet intitulé Willkommen, et qui questionne la place de l’étranger à Chemnitz. (Photos : en haut Frank Maibier, en bas Véronica Seidel dans la cours du Weltecho.)



Sonnenberg

vendredi 17 juin 2011

Jana et Véronica



Die Gedanken sind frei


Stefan Weber, Türmer , devant la mairie de Chemnitz


Devant la mairie de Chemnitz, j'entends les premières notes de cette chanson bien connue : "Die Gedanken sind frei". Les notes jouées sur un xylophone envahissent discrètement l'espace sonore de la place, et résonnent dans ma tête avec la mouvance des nuages, qui passent comme des ombres, que nul ne peut atteindre :
Die Gedanken sind frei / wer kann sie erraten? / Sie fliehen vorbei / wie nächtliche Schatten. Kein Mensch kann sie wissen, / kein Jäger erschießen / mit Pulver und Blei: Die Gedanken sind frei! ( Les pensées sont libres ! Qui peut les deviner ? Elles passent comme des ombres nocturnes / Personne ne les connaît, / aucun chasseur ne les atteint / avec de la poudre et du plomb : Les pensées sont libres ! )
J’ai rendez-vous avec le Türmer, Stefan Weber qui exerce ce métier depuis 1970. Le Türmer a pour fonction de surveiller les alentours de la ville depuis sa tour la plus haute et de prévenir la population en cas de danger. Il est muni d’une corne et possède d’autres instruments pour amplifier le son. Avant d’être Türmer, Stefan Weber a tenté plusieurs métiers comme Schlosser, peintre d’affiche puis peintre pour lettres publicitaires, dessinateur de plans de ville puis serveur en chef dans deux bars de nuits connus à Chemnitz : Le Cosmos et le Rote Muhle.
Passionné par la transmission de histoire de sa ville, dont le nom « Chemnitz » provient du slave et signifie Stein Barr, pierre de ruisseau, il n’a jamais écrit le nom donné par le régime communiste à sa ville : Karl-Marx-Stadt. Comme il était interdit d’écrire le nom de Chemnitz, il écrivait CHTZ. Après la chute du mur, il s’est engagé pour que Karl-Marx-Stadt redevienne Chemnitz.  Selon Stefan Weber, le nom de Karl-Marx-Stadt a rompu toute conscience historique liée à l’essor industriel de la ville. Les communistes ont rejeté toute cette industrie liée à la réussite individuelle de grande famille bourgeoise, et cela s’est traduit par la destruction des maisons en briques rouges, de leurs arrière-cours. La Brücke Strasse est un exemple caractéristique. Dans les années trente, nous y voyons un boulevard aux maisons bourgeoises, un marché, un ruisseau. À la place, le régime communiste a réalisé une immense avenue, qui passe au-dessus du ruisseau, le masquant sous une chape de béton. L’avenue n’est en aucun cas conviviale, ne permettant plus le commerce de proximité ni la flânerie. Du haut de sa tour, il est fier de montrer un paysage urbain où s’entrelacent des strates d’histoire.







jeudi 16 juin 2011

ARRIVÉE À CHEMNITZ


Vue de la fenêtre de l'hôtel An der Oper
Arrivée en gare de Chemnitz à 19h26. Je suis accueillie par Jana Hempfing, une jeune femme menue qui me rappelle les femmes de Cranach. L’ampleur des rues me frappe dès que je sors de la gare… « des avenues prévues pour les défilés des tanks, pour les parades » me dira-t-on le lendemain. Marcher dans Chemnitz s’est se plonger dans l’histoire, puisque l’architecture communiste y est très présente au centre ville. 
Non loin de la gare, je suis installée dans l’hôtel de l’Opéra (An der Oper). De ma chambre, je peux voir la rue des Nations (Stasse der Nationen), immense boulevard presque vide. Peu de voitures, quelques rares passants, qui, malgré l’absence de circulation, attendent patiemment que le feu passe au vert pour les piétons ! J’observe ce calme, et ce boulevard qui apparaît comme un décor.
En sortant de l’hôtel, l’on continue sur la rue des Nations pour aller vers le centre ville, l’on croise la rue du Pont (Brücke Strasse). Impossible de ne pas voir l’imposante tête de Karl Marx, en marbre noir de Russie, souvenir de cette époque ou Chemnitz s’appelait Karl-Marx-Stadt (1953-1990).
Des mâts porte-drapeaux sont présents dans toute la ville. Le passant ne les remarque guère car, tels des caméléons, leur couleur grise se confond avec le gris des façades. Ils sont peu utilisés. Un emplacement de trois mâts porte-drapeaux attire mon attention. Il est situé devant l’immeuble du parti, appelé par les habitants le W ou le « dent de scie » en écho avec sa forme caractéristique. Le lieu est particulièrement symbolique, il est central, visible de loin, il est idéal pour l’installation des drapeaux-nuages. À quelques pas de là, je choisi un deuxième emplacement devant la Stadt-Halle, autre bâtiment de la période communiste.



mardi 14 juin 2011

Essai d'impression

Ateliers municipaux, rue de la Merzau, Mulhouse
Premier essai d'impression d'une vue de nuages sur un drapeau de taille finale. Cet essai est réalisé dans l'entreprise Sorim. Puis je prends un rendez-vous au service Pavoisement et Fête de la ville de Mulhouse permet de comparer cette première impression non confectionnée avec les drapeaux officiels, conservés dans les réserves municipales. Monsieur Mischdorfer me montre les drapeaux officiels qui sont conservés dans les réserves des ateliers.